[Libre] Au milieu des livres

Messages : 2 Points : 2 Date d'inscription : 29/01/2011

Une tour-horloge, par une nuit recouverte de nuages noirs laissant à peine la lune se montrer. Des milliers de plumes blanches et noires flottant dans l'air tout autour. Et soudain, la vive lumière blanche de projecteurs submergèrent la tour. Dans les rues avoisinantes, de nombreux agents de police convergeaient vers la tour, les sirènes de leurs voitures retentissant dans tout le secteur. Des journalistes étaient également présents pour couvrir l'affaire: la tour-horloge prise dans un énorme tourbillon de vent et de plumes blanches et noires. Et soudain, un vif rayon de lumière blanche jaillit du sommet de la tour, détruisant au passage la statue d'anges qui s'y dressait.

A l'intérieur de la tour, un plafond s'effondra, révélant une silhouette humaine toute vêtue de blanc, dotée de deux grandes ailes blanches et portant une croix argentée au bout de sa longue chevelure dorée. La créature ailée passa au travers du plafond et plongea à toute vitesse vers le bas de la tour.

- DARK! s'écria-t-il en une voix agressive, une expression de rage sur son visage et ses yeux dorés.

Plus bas, une autre silhouette l'attendait flottant dans les airs. Un être similaire, mais tout vêtu de noir, une chevelure indigo très sombre et une paire d'ailes noires dans le dos. Il regarda son adversaire fondre sur lui, arborant un sourire narquois sur les lèvres. L'être en blanc arriva à portée de main de son antithèse et tenta de le frapper à coups de poings. Mais Dark se saisit de ces poings et usa de ses ailes noires pour couper celles de son ennemi. Tous deux furent alors enveloppés dans une orbe de lumière blanche qui fila vers une immense porte et vola à toute vitesse à travers des galeries souterraines pour arriver dans une autre immense pièce.

Les deux créatures ailées se matérialisèrent de nouveau, la créature blanche soudain plaqué par son opposé contre un immense tableau noir recouvert d'un drap blanc et entouré de grosses chaînes. La créature blanche vit ce tableau et le reconnut immédiatement.

- Kokuyoku?! s'exclama-t-il.

Il reporta son attention vers Dark.

- Tu essaies de me sceller?! lui demanda-t-il.

Dark ne répondit rien et se contenta de s'écarter de son adversaire. Et alors que le clocher commença à sonner les douze coups de minuit, Dark croisa ses bras pour concentrer son énergie qu'il déploya aussitôt, des plumes noires allant entraver l'autre créature ailée pour bien le maintenir contre le tableau.

- Si tu fais ça, toi aussi... protesta l'être en blanc.

Le tableau commença alors à émettre une sinistre lumière noire.

- DAAARK!!!!
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Satoshi ouvrit brusquement les yeux, son souffle coupé pendant une fraction de seconde avant de reprendre à un rythme légèrement accéléré. Il était assis sur une chaise, sa tête reposant sur une table avec ses bras en guise d'oreiller. Il se redressa doucement tout en essayant de se souvenir de ce qu'il faisait. Il trouva sous ses bras un livre ouvert. Il était en train de le lire puis s'était endormi. Il venait de faire un rêve... ou était-ce un cauchemar? Mais il avait déjà oublié ce dont il avait rêvé. Il regarda autour de lui: il se trouvait à la bibliothèque municipale. De nombreuses étagères emplies de livres, beaucoup de gens circulant entre ces étagères, la plupart avec des livres dans les bras. Quelques uns partageaient la même grande table où Satoshi était installé. Tous vaquaient à leurs occupations sans prêter attention à lui, bien qu'il remarqua quelques coups d'oeil discrets vers lui provenant de quelques demoiselles.

Satoshi ajusta les lunettes sur son nez puis regarda l'heure sur la montre qu'il portait au poignet. Il était bientôt dix-huit heures. Il referma le livre devant lui puis se leva de sa chaise, arrangeant rapidement son uniforme de collégien (une simple chemise blanhe et un pantalon rouge) au passage, puis prit le livre pour aller le ranger. Il s'engouffra à travers le dédale d'étagères de la bibliothèque, cherchant l'endroit où il avait pris ce livre...

La porte s'ouvrit sur un paradis de livres. L'endroit rêvé pour une fille comme moi. J'avançai lentement entre les milliers d'étagères, observant entre chaque clignement de yeux la réaction de chaque personne. Ici, j'étais une habituée et une petite fille modèle. Contrairement à ma marâtre, j'étais une mordue des livres, un vrai rat de bibliothèque. Les miles lumières du plafond faisaient ressortir la peinture se trouvant au-dessus de ma tête, mais pour une fois je n'y prêtai pas attention. Je m'enfonçai entre les dédales d'étagères, posant doucement les pieds sur le plancher pour ne pas faire trop de bruit. Mon regard parcouru toutes les couvertures, à la recherche de son livre préféré : Coeur d'Encre. Je l'avais lu des centaines, voir des milliers de fois, mais jamais je ne pourrais m'en passer. Je m'arrêtai enfin devant le livre tant cherché. Sur la pointe des pieds, j'attrapai de mes doigts fin le livre et le tint fermement contre moi. Je m'assis à une table et ouvris le livre, parcourant les doux caractères de cet ouvrage. Mes doigts parcoururent les pages en papier de parchemin, laissant le mystère envahir mon esprit et de faire ressortir la perplexité des mots. Je me détachai du livre en entendant de jeunes demoiselles jacasser vis-à-vis d'un jeune collégien aux cheveux bleus. Voyant cette description sur l'un des hommes du secteur, je me levai et le regardai. Il ne savait pas où ranger son livre, je m'approchai donc, pris doucement le livre et le rangeai. Puis d'un murmure à un sourire, je lui expliquai la raison pour laquelle je l'avais rangé ici.

« C'est ici qu'est sa place... Parmi tant d'autres livres lui ressemblant. »

J'esquissai de nouveau un faible sourire, regardant les étagères en serrant Coeur d'Encre contre moi. "Chaque livre avait son histoire", m'avait t-on dit. Mais chaque homme avait également son histoire, non ? Je me demandai qu'elle était la mienne... Mon passé était-il quelque part, dans ces livres ? Peut-être qu'un jour, je trouverai parmi l'un des leur le conte d'une petite fille qui a un jour été arrachée à sa soeur, l'autre se retrouvant à l'orphelinat... Peut-être qu'il était quelque part sous mes yeux, qui sait ? Une histoire qui serait remplie de roses, de tulipes et d'orchidées... Ce monde où j'aurai aimé vivre, en sa compagnie. Une amie douce et rassurante qu'est la lecture. C'était le seul monde où je pouvais oublier ce passé de souffrances et cette maladie incurable, celle qui me rendrait folle et seule jusqu'à la fin de mes jours. Chaque sourire que je faisais avait un sens de forcé avant d'avoir mes chères poupées à la maison. Ma belle Kyande, ma petite Mina et l'amusante Hoshi Takai. Elles étaient toutes les trois mignonnes. Ma main passait doucement sur la couverture du livre, repensant à quand je brossais les cheveux de mes petites chéries. Tout aussi bizarre que je l'étais, je m'étais vite attachée à ces petites poupées de porcelaine, bien qu'elles parlaient. Au moins, je me sentais un peu moins seule avec elles, mais ce n'était pas toujours suffisant. À cause de ma maladie, les humains me fuyaient presque tous, seule ma belle-mère ne le faisait pas. Elle m'aimait pour ce que j'étais, et moi aussi je l'aimais beaucoup. Trêve de bavardages, je fixais toujours de mes yeux chocolat les étagères, semblant chercher dans le vide.

« Je suis désolée si vous ne m'avez pas comprise, je suis assez étrange lors de mes explications. Au faite, moi c'est Mayu. Et vous ? »

Je me mis à sourire gentiment pour une fois, laissant paraître un peu de joie sur mon visage pâle et vide d'émotions. Je ressemblais à une poupée inanimée sous mes airs de petite fille. Je pouvais montrer de la joie comme de la tristesse, ou un mélange des deux. Mon agressivité faisait surface de temps en temps, cassant le masque de bonté et de tendresse en milles morceaux. En y repensant, je venais de réaliser que j'avais séché mon cours de piano. J'allais être grondée, mais je préférais les livres. Mon regard parcouru doucement la salle, se posant sur les demoiselles qui jacassaient encore et encore. Mais "jacasser" était un mot bien faible, j'aurai plutôt dit "coasser", c'était plus amusant à imaginer. Malgré cela, elles étaient ravissantes, je les enviai tout au fond de moi mais ne le montrait pas. Je n'étais pas du genre à montrer ce genre de choses, c'était quelque chose que je gardais au fond de moi. Refoulant ces détails, je posai mon regard sur le livre que je serrais contre moi. Il était temps que je lise la suite, mais j'aimais rester dans le mystère et réfléchir à d'éventuelles aventures que pourraient suivre la petite Meggie et son père Mortimer. Je caressai à nouveau la couverture. Je lirais la suite lorsque je serais prête à le faire, là je ne l'étais pas encore. Ce n'était pas encore le bon moment.

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