« Vous la remonterez ? » ou bien « Vous ne la remontrez pas ? » … ?! [PV : Solaria]

Le calme était retombé dans la demeure des Kurinoki, cela faisait déjà trois jours que cette immonde réception c'était achevée et, Maya soulagée que tout cela se soit passé sans accroche soufflait en ce début de week-end dans sa chambre.
Elle cherchait à s'occuper tant bien que mal, mais l'ennui se faisait pesant et, pour ne rien arranger sa « belle-mère » tournait, criait dans le couloir qui longeait sa chambre et les pièces annexes… comme à son habitude en soi, mais Maya regrettait déjà pour le coup de devoir rester enfermée deux jours avec cette dernière.

Faisant les cents pas dans sa chambre, elle cherchait ce qu'elle aurait pu faire. En tant normal, elle aurait rejoins les écuries ou aurait été dehors, en dehors du domaine, même si elle savait qu'en faisant ça elle essuierait des remontrances et autres critiques de sa belle-mère qui se demanderait encore quelle éducation elle avait pu recevoir, que cela n'était pas digne et acceptable pour une jeune fille de son rang ... bref, je pense que vous saisissez plus ou moins le topo.
Oui mais voilà, en ce même début de week-en, dehors il pleuvait à torrent et, Maya ne pouvait aucunement sortir … à son plus grand regret et pour son plus grand malheur.

Que faire ? Arrêtée à présent devant son bureau, la jeune fille aperçu un papier … était-il là déjà ce matin ? Peut-être, en tout cas elle ne l'avait pas vu et, intriguée par ce dernier elle commença à essayer de déchiffrer cela.
Certes, elle ne voyait que de son œil droit et de manière quelque peu flou mais avec beaucoup de concentration et autant de temps, elle finit par comprendre ce qu'il y avait écrit sur ce papier « Vous la remonterez » et juste en dessous « Vous ne la remonterez pas », ensuite il lui faudrait déposer ce papier dans le deuxième tiroir et un esprit viendrait le chercher.
Très amusée à l'idée qu'un réel esprit viennent vraiment chercher ce papier, elle attrapa un stylo dans le pot posé non loin de là où plusieurs de diverses couleurs y était ranger et entoura « Vous la remonterez » avant de le glisser dans son tiroir dans un fracas monstrueux comme à sa bien mauvaise habitude mais, c'était une bonne manière pour elle de se passer les nerfs dirons-nous mais aussi d'agacer d'avantage sa belle-mère qui détestait l'entendre claque la porte et tout autre objet qui pouvait faire du bruit.

Enjouée, elle se dirigea vers son lit où elle s'allongea pour fixer ce tiroir où elle venait de glisser le papier. Elle espérait fermement voir cet esprit dont-il était fait mention, cela romprait au moins la monotonie de cette journée monstrueusement ennuyeuse. Mais elle eut beau fixé le tiroir cinq minutes, puis dix … rien ne se passa et, la patiente n'étant pas vraiment son fort, Maya se releva pour ouvrir le tiroir en question.
Rien … le papier n'y était plus !? Vérifiant elle ne le trouvait plus, peut-être ne l'avait-elle pas mit dans ce tiroir ? Après tout l'erreur était humaine et en ne faisant pas attention … elle vérifia donc les trois autres tiroirs du bureau mais, il n'y avait rien, le papier n'y était plus, à se demander si Maya n'avait tout simplement pas rêvé tout cela au bout du compte ?

L'instant d'après, une domestique frappa à la porte de sa chambre et entra une grosse valise noir dans les bras. « Excusez-moi mademoiselle, mais un colis vient d'arriver pour vous. » dit-elle tout en posant le paquet sur le lit.
« Merci madame, vous pouvez disposer. » dit-elle avant de s'empresser de retourner à ce fameux colis qui venait d'arriver oubliant quelque peu sa déception !

Intriguée, elle observa la valise noir dans tout les sens, aucune carte, aucun mot … cela ne venait donc pas de son père, ni de personne qu'elle connaissait … elle l'entrouvrait donc avec grande prudence et aperçu une magnifique poupée allongée dans des draps de soi blanc … elle était tellement bien faite que, même si la jeune fille voyait flou … Cette poupée avait l'air si réel que l'ont aurait dit une vrai petite fille … comme endormit … et si elle se réveillait ?! Voilà l'idée qui traversa un instant l'esprit de Maya dont la journée était soudain illuminé par cette « rencontre » plutôt étrange.

Elle la souleva donc avec grand soin et, la déposa sur le rebord de son lit en prenant soin de bien l'y installer de peur qu'elle n'en tombe. Effleurant du bout des doigts ses beaux cheveux ocres, elle cru alors apercevoir dans la valise une clef en cuivre … cela avait-il un rapport avec ce qu'il y avait de noté sur le papier : « Vous la remonterez » … peut-être que si elle insérait cette clef dans la poupée et qu'elle la remontait, oui peut-être qu'il se passerait quelque chose, peut-être même que la poupée se mettrait à bouger !
En tout cas, Maya le voulait et quand Maya voulait quelque chose, elle n'aimait pas vraiment que cela se passe autrement que comme elle l'avait prévu.

À tâtons, du bout de ses cinq doigts, elle chercha donc la fente qu'elle trouva sans grande peine dans le dos de la poupée.

S'empressant de glisser à l'aide de ses doigts la clef dans la fente, elle la tourna doucement dans un petit cliquetis et la retira ... et puis ... que se passa t-il ensuite ?

- Clap clap clap -

Ce son bref et répété avait envahit le silence ambiant et briser l'attente de la jeune fille brune qui tenait la poupée.

- Bravo, première épreuve réussie avec brio.

Se laissant tomber du bord de la fenêtre ou elle était assise, Solaria atterrit sur le sol de la chambre, faisant autant de bruit qu'une plume en chute libre.
La jeune fille s'était retournée vers elle avec un air emplit d'incompréhension. Quel tête de naïve! Asahi aurait pu faire un meilleur choix pour lui trouver une médium... Ce n'était tout de même pas si difficile de comprendre ce qu'il s'était passé...
Suite à ses retrouvailles avec sa jeune sœur, Asahi était revenu de sa quête de médium avec une bonne nouvelle. Il avait en effet trouver une jeune fille qui semblait être disposée à remplir toutes les fonctions d'un médium.
Solaria s'était vite mise en route, l'énergie lui manquait déjà cruellement avec le voyage qu'elle venait d'effectuer. Cependant elle ne voulait pas s'exposer directement à la jeune fille, elle ne connaissait pas encore suffisamment les humains pour leur accorder une confiance aveugle et se jeter dans la gueule du loup sans même faire une petit test.
C'est en passant devant un magasin de jouet qu'un plan commença à s'échafauder dans sa petite tête. Des sirènes d'alarmes retentirent peu après, semblant poursuivre la jeune poupée à travers les rues de Tokyo.
C'était vraiment n'importe quoi! Elle venait d'arriver d'un long voyage et tout semblait lui tomber dessus alors qu'elle n'avait fait que prendre une poupée sur un étalage ou tout le monde se servait ! Ce n'était pas comme ci elle venait de commettre un crime !
C'est donc encore un peu plus fatiguée par cette course poursuite qu'elle rejoignit la demeure que Asahi lui avait indiqué comme étant le lieu de vie de sa future batterie. Elle ne se gênait pas en tout cas, ce n'était pas l'une de ces petites habitations imbriquées les unes sur les autres mais un grand bâtiment entouré d'un jardin magnifique. Elle s'estima heureuse d'avoir un coup de chance de ce côté, elle pourrait au moins profiter du jardin et de son exposition idéale au soleil.
Après plusieurs essais, elle arriva à une fenêtre ou une jeune fille faisait les cents pas. Restant toujours discrète et silencieuse, elle chargea Asahi de déposer un papier sur le bureau qui occupait un bon espace de la chambre.
L'effet ne se fit pas désirer longtemps, quelques secondes après Solaria entendit le tiroir du bureau se refermer, signe que le poisson avait mordu à l'hameçon. Asahi revint avec une réponse positive de la jeune fille, comme elle l'espérait. Allant déposer la petite valise contenant la poupée ... volée devant la porte, elle sonna et retourna vite fait à la fenêtre de la chambre.
Quelques minutes plus tard, trois bruits sourds se firent entendre et une conversation débuta dans la pièce.

- Excusez-moi mademoiselle, mais un colis vient d'arriver pour vous.

- Merci madame, vous pouvez disposer.

C'était le moment propice à un petit coup d'œil furtif... La jeune fille était agenouillée par terre, tournant le dos à la fenêtre. Elle sortit la petite poupée de la valise avec des gestes lents, par peur de la casser sans doute. Solaria s'installa sur le bord de la fenêtre, ne craignant plus d'être découverte. La jeune fille tourna la clef dans le dos de la poupée puis attendit comme si quelque chose allait se passer... C'est à ce moment précis que Solaria choisit de taper dans ses mains, mettant un terme à ce spectacle.

Ce n'était pas difficile à comprendre... une fois que l'on savait tout.

La jeune fille se tenait toujours devant elle, les yeux ronds de stupeur. Il était vrai que voir une poupée bouger et se comporter comme un humain ne devait pas être une habitude mais quand même...
Bon... Son petit effet de surprise avait fonctionné à merveilles mais elle avait été trop préoccupée à réfléchir à son petit plan pour trouver quoi dire une fois qu'elle serait en face à face avec la jeune fille. C'était la... un problème de taille.

- En... Enchantée, mon nom est Solaria, dixième Uchuu no Doru.

Elle... Elle avait bafouillé !! Montré un signe de faiblesse devant une humaine ! C'était... Impardonnable ! Elle lutta pour ne pas s'enfuir par la fenêtre mais se retint, sa faiblesse grandissante comme raison. Elle resta donc plantée la comme une imbécile, ne sachant pas quoi dire d'autre à cette humaine.

Maya était plus que concentrée sur la poupée, elle espérait vraiment la voir bouger serrant la petite clef de cuivre dans la main mais, au même moment un bruit s'éleva d'un coin de la pièce, rompant le silence qui y régnait jusque là en même temps que la concentration qu'elle avait tenu jusque là.
Qu'étais-ce donc … Des applaudissements ? Oui, ce devrait-être ça, son ouïe ne pouvait la tromper …

Mais qui pouvait bien l'applaudir dans cette pièce où elle croyait-être seule et surtout … pourquoi ?!
D'un coin de la chambre une enfant apparu … à moins que ce ne soit tout autre chose … Maya était troublée, car quoi qu'elle soit une aura étrange émanait de tout son être et, cela ne venait pas simplement de sa longue chevelure verte … non il y avait autre chose que la jeune fille n'aurait su expliquer.
Mais cette soudaine « rencontre » avait piquer sa curiosité, avait réveillé son intérêt et, sans la quitter du regard, elle la regardait sans la lâcher … après tout, elle était apparu d'un coup et pourrait tout aussi bien disparaître de la même manière. Maya était incertaine sur ce qu'il se passait mais semblait satisfaite que « l'ennui » soit brisé.

Puis, doucement la « petite fille » avança et se plaça face à Maya et, après un instant de silence, entrouvrait ses lèvres « En... Enchantée, mon nom est Solaria, dixième Uchuu no Doru. » …

Et … plus rien … Maya était cette fois surprise, elle parlait ?!
Qu'étais-donc cette « petite fille », elle n'était pas humaine, pour elle dont la vue était grandement défaillante, elle avait apprit à développer ce que l'ont aurait pu appeler un sixième sens, quelque chose qui lui permettait deviner les yeux fermé quand un de ses semblables se trouvait à ses côtés … mais la le mystère demeurait entier !
Rassemblant ses idées, elle reprit ce qu'elle venait de lui dire, car outre son nom elle avait évoquer quelque chose qui aiderait peut-être Maya à découvrir l'identité de cette « petite fille » … « Uchuu no Doru », voyons cela donnait donc « Poupée de l'univers » … elle avait également dit-être la dixième, cela signifiait donc qu'il y en avait au minimum neuf autre semblable à elle …

Maya tournait à retournait le problème mais, en fait « Uchuu no Doru » était autant un indice qu'une question supplémentaire … car cette petite fille aurait été une « poupée de l'univers » … qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire dans sa bouche, voilà la grande question.
Ce raisonnement quelque peut absurde fut compléter quelques seconde plus tard par « Solaria » son nom ... le soleil, lui aussi avait bien un rapport avec l'univers, un rapport indéniable mais toujours aucun avec « la petite fille » qui se trouvait devant-elle.

Et à mesure qu'elle réfléchissait à l'identité réel de son interlocuteur, Maya s'enfonçait d'avantage dans une réflexion et, en même temps qu'elle s'y enfonçait doucement, comme un réflexe du à son éducation, seulement quelques secondes après que la « petite fille » se soit présenté à elle, articulant de façon un peu mécanique « Enchanté, je ne nomme Kurinoki Maya … » …
Entre leurs paroles, seuls quelques secondes de silence avait été marqué, temps nécessaire à cette jeune fille espiègle mais tout aussi brillante pour élaborer cette théorie impossible à confirmer ...
Elle marqua donc une pause et observa un instant… tout cela étais-ce vraiment possible ?

Mais dans tout les cas, sa curiosité avait été piqué et, s'agenouillant alors à hauteur de Solaria, elle prit un air sérieux avant qu'elle ne se hasarde à lui demander « Mais que sont les « Uchuu no Doru » ? Et puis … Il y en à d'autre ?! » …
Le ton de sa voix trahissait son impatiente mais après tout même si elle n'avait pas les connaissances requise pour expliquer ce qu'il se passait sous ses yeux, sans doutes son interlocutrice pourrait le faire elle et ainsi m'être fin à ce mystère … À moins qu'il ne fasse que commencer, la question était peut-être vraiment-là ?

Sans bouger d'un mil, le regard toujours accroché à Solaria, elle pensa un moment tendre la main pour toucher son interlocutrice mais, ne voulant pas que ce « rêve » prennent fin, ne voulant pas voir Solaria disparaître aussi vite qu'elle était venue, elle ne fit rien !

La jeune fille la regardait avec un regard vide. Le silence perdura quelques secondes puis fut rompu par une voix lointaine et monocorde.

« Enchanté, je ne nomme Kurinoki Maya … »

Elle semblait plus s'exprimer par habitude que par réel désir de se présenter: son regard était toujours vague. Elle était probablement en proie à de grandes questions à l'heure qu'il était mais il faudrait qu'elle s'y habitue, c'était le lot de tout médium qui se respecte.

« Mais que sont les « Uchuu no Doru » ? Et puis … Il y en à d'autre ?! »

Et voilà le genre de questions que toutes les poupées devaient se coltiner avant de passer un pacte... Elle s'était préparée à ce genre de question et elle connaissait déjà son texte par cœur. Cependant... Devant la jeune fille, elle avait soudain des doutes sur les mots qu'elle avait choisit durant les "répétitions" solitaires qu'elle s'était faite intérieurement. Certains paraissaient maintenant trop rude pour elle, elle n'avait pas envie de la bloquer... Elle... Elle avait trop besoin d'énergie !

- "Uchuu no Doru", les poupées de l'univers. Comme le nom l'indique, je suis une poupée. Une poupée assez spéciale il est vrai... Je suis une poupée vivante et je porte en mon corps un fragment du soleil, ce qui explique mon nom.

Elle ne savait pas vraiment qu'ajouter de plus. Elle ne voulait pas la brusquer et risquer de perdre toute chance de conclure le pacte. Elle reprit donc:

- Je n'ai pas vraiment le temps de tout t'expliquer, c'est pour ça que je resterais assez... mystérieuse pour le moment. Pour faire simple... Il existe plusieurs dizaines de poupées comme moi. Nous jouons ensemble. Un jeu que nous appelons Alice Game et dont les règles sont simples: se battre pour devenir Alice, la petit fille parfaite. Chacune d'entre nous a des raisons précises de se battre. Certaines le font pour rencontrer Rozen, le plus grand fabricants de poupées vivantes, d'autres comme moi et mes sœurs, se battent pour prouver la supériorité de notre Père... notre Créateur.

Si elle avait eu des poumons, ils seraient probablement vides et rabougris après ce long discours. Elle attendit quelques secondes pour que Maya puisse digérer les informations qu'elle venait de lui donner. Elle n'avait peut-être pas fait les choses de la meilleure manière mais elle ne connaissait pas encore les humains et ne savait pas ce qu'il convenait de dire pour ne pas les choquer.

Une lueur d'incompréhension passa dans les yeux de Maya et Solaria s'étonna d'avoir un léger sentiment de pitié envers elle. Il fallait se mettre à sa place, elle voyait débarquer une poupée vivante dans sa chambre et devait encaisser en quelques secondes la raison d'être de ces poupées et de sa présence. Ce n'était pas chose simple. Elle ajouta donc en compassion:

-Désolée d'être si directe, je n'ai pas l'habitude de vous côtoyer, vous les humains.

D'un coup, sous les paroles de la poupée, le mystère tout entier c'était éclaircit ou presque. Maya comprenait du même coup cet étrange impression qu'elle avait un présence de cette « petite fille ». Si elle n'avait pu distinguer ce qu'elle était, c'était tout simplement parce qu'elle n'avait jamais rien côtoyer de semblable … une poupée, mais pas n'importe laquelle, celle-ci semblait douée d'intelligence pour ne pas dire qu'elle était tout simplement « vivante ».
Et bien entendu, bien qu'étrange, cela avait plu à Maya qui friande de toute ces histoires rocambolesque que l'ont pouvait entendre un peu partout … ont aurait presque pu dire que pour la jeune fille, cette monotonie qui c'était installé dans sa vie depuis longtemps venait d'être rompue et de la meilleur manière qui soit à ses yeux.

Reprenant donc le fil de l'histoire et résumant le tout pour mieux l'intégrer, Maya répéta donc très lentement afin que Solaria puisse la reprendre si jamais elle faisait une erreur … « Alors, tu es un poupée, et avec d'autres de tes semblables vous vous battez pour ce titre … « Alice » … c'est bien ça ? »
Le résumé faisait grossier mais, il convenait à Maya qui n'attendant pas que la poupée confirme ses dires, s'arrêta un instant en prenant un air dubitatif. Tout cela était-il vraiment possible … ce qu'elle voyait dépassait l'entendement et toutes ces théories scientifiques qui régissait le monde … pourtant cette poupée était réelle et, tendant la main du même coup elle effleura ses longs cheveux vert …

Non, elle ne pouvait nier l'évidence, Solaria existait tout comme elle et pour ce « Alice Game », ce devait-être pareil.
Souriant à cette idée même, la jeune fille se posa tout de même une question … pourquoi Solaria lui avait-elle raconté cela … et même, que faisait-elle là, chez-elle ? Car elle avait beau se répéter les paroles de la poupée, rien ne lui indiquait qu'elle avait quelque rôle que ce soit dans cette pièce dont Solaria venait de lui planter le décors.

Soufflant un instant pour faire le point, elle entrouvrit la bouche et quelques secondes plus tard … « Je pense avoir compris ... plus ou moins … mais pourquoi me dire tout cela ? Ton existence ne doit-elle pas rester secrète au yeux du monde ? ».
Oui c'était évident, personne n'était au courant de l'existence de telle poupée, du moins pas à sa connaissance et donc, c'était bien que cela devait rester secret. La question venait d'être posé avec un grand sérieux et une pointe d'inquiétude. Certes, Maya n'allait pas aller vendre Solaria à un quelconque laboratoire mais elle trouvait que tout lui avait été révélé bien trop facilement … l'impliquant ainsi dans l'histoire … et cela ne pouvait avoir été fait sans raison …

Au même moment dehors la pluie avait doublé d'intensité et, Maya qui jusque là était plus absorber par la poupée en elle-même réalisa que Solaria était trempée. Certes ce n'était qu'une poupée et donc lui dire « tu vas prendre froids » aurait été absurde.
Pourtant, Maya ne pu se résigner à la laisser ainsi, se relevant elle laissa échapper « Ne bouge pas, je reviens. » avant d'aller chercher dans un de ses tiroirs une serviette blanche pour la donner à Solaria.
Elle en ferait ce qu'elle voulait mais, au moins elle aurait le choix car Maya détestait avoir ses vêtements qui lui collait à la peau que ce soit parce qu'ils étaient mouillés de pluie ou de sueur … bref, elle transposait certes trop facilement son cas sur un bien différent mais tant pis.
« Tiens, si tu veux te sécher ! » dit-elle d'un ton guilleret en tendant d'un mouvement vif sa serviette.

Soudain un idée traversa la tête de Maya, malgré le temps affreux qu'il faisait dehors, le soleil était arrivé, certes elle était la seule à en profiter de par la présence de Solaria mais tant pis, c'était déjà bien.
Heureuse de cette rencontre, elle espérer réussir à la faire durer au moins jusqu'au soir et qui sait, peut-être plus ...

« Alors, tu es un poupée, et avec d'autres de tes semblables vous vous battez pour ce titre … « Alice » … c'est bien ça ? »

- Exact.

Solaria se rendit compte qu'elle parlait assez froidement, elle était sur la défensive depuis qu'elle était rentrée dans cette pièce. Elle qui était partie avec la ferme intention de surprendre la jeune fille, de la tester de se montrer sous son meilleur jour, en dominatrice... C'était un pur échec. Elle se sentait mal à l'aise dans cette pièce, seule avec une humaine dont elle ne connaissait rien. Elle ne connaissait rien en ce qui concernait les humains de doute manière. Elle venait d'atterrir dans un monde qui l'effrayait mais elle s'efforçait de prendre un air dominant et assuré pour ne pas se faire écraser par le premier ennemi qui viendrait. Père leur avait fait une si mauvaise idée des humains qu'elle les tenait maintenant au même rang que les monstres qui hantent le placard des jeunes enfants.

« Je pense avoir compris ... plus ou moins … mais pourquoi me dire tout cela ? Ton existence ne doit-elle pas rester secrète au yeux du monde ? »

Pourquoi ? Quelle question idio... Ah non, Solaria n'avait pas pensé à parler du principal: la raison de sa présence ici. Quelle idiote! Sous le poids du stresse elle ne savait même plus ce qu'elle disait, c'en était d'un pathétique. Encore une fois, elle hésita à sauter par la fenêtre pour fuir la honte qui la pourchassait, mais elle lutta contre ses envies et chercha ses mots.

Pourtant au moment ou elle ouvrit la bouche pour tenter de s'expliquer le plus doucement possible, la jeune fille prit les devant et se leva en lui priant de ne pas bouger. Elle trotinna jusqu'à une armoire pour en sortir un tissu blanc et lui tendit quand elle revint s'assoir devant elle."

« Tiens, si tu veux te sécher ! », dit-elle l'air rayonnant.

Solaria fût d'abord surprise par cette attention, certes elle avait été trempée par la pluie qui tombait à vive allure dehors, mais elle n'en éprouvait aucune gêne. Elle décida de saisir l'occasion qui se présentait pour amener le sujet de ses pouvoirs et donc de sa présence ici. Reculant de quelques pas, Solaria ouvrit les bras et tendit le visage vers le plafond. Une lueur dorée l'engloba, semblant sortir de sa propre peau, dégageant une douce chaleur qui inonda la pièce. Solaria, les yeux fermés, laissa échapper encore un peu plus de son énergie et après quelques secondes à peine de rayonnement, elle mit fin au processus. Elle regarda la jeune fille avec un petit sourire et balança ses bras des droite à gauche comme une jeune fille qui exhiberait une nouvelle tenue. Le rayonnement et la chaleur produits par son corps, par son cœur, avaient totalement séché ses vêtements.

- Pour nous battre nous avons toutes un pouvoir, voici un aperçu du mien, dit-elle en arborant toujours son sourire rassurant. Cependant, ce pouvoir a un coût, il consume notre énergie. Le simple fait de "vivre" consume notre énergie. Vous les humains, il vous suffit de manger, de boire et de dormir pour récupérer cette énergie vitale, mais nous les poupées, la fatigue et la faim ne nous touche en aucun cas. Pour nous recharger nous avons donc besoin d'autre chose..., elle hésita encore une fraction de seconde puis se lança, nous avons besoin de passer un pacte avec un humain pour qu'il devienne notre médium. A partir de ce pacte, la poupée jure de protéger l'humain qui lui est lié en contrepartie de quoi il pourra puiser dans l'énergie vitale de cet humain pour se recharger. La plupart du temps le médium ne ressent pas les effets de ce don, sauf en cas de combat mais celui-ci reste toujours raisonnable. La question que je désire te poser maintenant et qui est aussi la raison de ma présence ici est la suivante: veux-tu devenir mon médium? Veux tu m'aider à vivre et à accomplir ma destinée?

Voilà, elle avait balancé sa bombe et elle ressentait à présent une angoisse palpable sans vraiment savoir pourquoi. Après tout si elle venait à refuser il ne lui restait plus qu'à sonner chez le voisin, cela reviendrait au même. Mais pour l'heure elle était suspendue aux lèvre de Maya, en attente d'une réponse qui déciderait de son futur proche.

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